Avec l'arrivée d'une Bêta 2 et une prochaine Bêta 3, les choses s'accélèrent pour Elite Dangerous, le jeu spatial de David Braben, kickstarté par une communauté avide de nouveaux horizons. Il est donc temps d'écrire de petites impressions sur ce qui nous est proposé pour l'instant, même si, il faut bien le dire, le développement semble changer des points importants assez subitement. Rien n'est fixé.
L'espace, c'est compliqué. C'est plein de dimensions, il n'y a pas de gravité, de haut, de bas ; le temps est relatif et les distances sont ridicules. Mais on y trouve aussi des planètes avec des richesses dessus, alors pas question de passer à côté. Avec votre petit vaisseau, vous aller donc sauter en vitesse supraluminique de station spatiale en station spatiale, avec des marchandises à échanger, des colis à livrer, des ennemis à chasser, des informations à négocier... Du boulot quoi ! Mais peut-être ferez-vous partie de l'élite. Même qu'on vous considérera comme dangereux.
Le retour du roi
Pour gagner en stature dans la galaxie du simulateur spatial de David Braben, il va vous falloir plusieurs choses importantes : du temps et un joystick. Du temps parce qu'il faut s'investir à fond dans le gameplay de la bêta pour comprendre ce que vous pouvez faire, et comment le faire. Ce ne sont pas les quelques didacticiels qui vont vous aider beaucoup. Un joystick parce que le combo clavier/souris ne permet absolument pas de manoeuvrer correctement votre vaisseau en combat. Le pad s'en sort un peu mieux, mais ce n'est pas très pratique quand il faut utiliser un clavier en sus. Le mieux étant donc clavier/joystick. Après, en bidouillant un peu les options, on peut trouver un arrangement, mais si vous avez les moyens de vous payer un bâton de joie, ca sera mieux. A sa sortie, Elite Dangerous devrait a priori mériter l'investissement.
De bêta en bêta
"A priori" parce que qui sait si les modèles de vol ne vont pas encore changer à l'avenir, simplifiant tout le bazar. Déjà, la bêta 2 a totalement modifié le comportement de votre vaisseau pour obtenir un gameplay plus classique, plus proche d'un Wing Commander qu'un I-War par exemple, (bonjour les références de vieux...) En gros, on joue moins avec l'inertie de vaisseau pour, par exemple se propulser dans une direction et tirer dans une autre. Ce sont pourtant des techniques de pilotage intéressantes, ouvrant de nombreuses possibilités tactiques. Oui, ce n'est pas facile à maîtriser, mais un jeu qui s'appelle justement Elite aurait dû à mon sens préserver cette possibilité de briller en combat avec des compétences de pilote hors normes (que je n'aurais probablement jamais atteintes moi-même, précisons-le). Cependant, les combats restent assez coriaces en l'état. Il est même conseillé de prendre quelques cours pour apprendre les techniques de poursuite et de fuite. Surtout si vous jouez en ligne avec des amis : vous ne voudriez pas passer pour le branque de service.
Space opérette
Vous pouvez aussi passer votre vie à éviter tout combat. C'est possible aussi. Après tout, Elite est un bac à sable dans lequel on définit un rôle. Si vous transportez des marchandises illégales en toute discrétion, il y a des chances que vous cherchiez à éviter tout contact avec les forces de l'ordre ou des voleurs plus violents que vous. Vous pouvez aussi passer votre vie à trimbaler des marchandises selon les joies du marché, ou les demandes exceptionnelles postées sur les forums des stations. Il faut aimer éplucher les petites annonces cela-dit. En 3300, l'humanité est apparemment incapable de vous filer des outils corrects pour bosser, même pas un aperçu sommaire des marchés interstellaires. Non, faut juste découvrir sur place qui vend quoi et créer ses propres routes commerciales. Un gameplay old school qui peut fatiguer, mais qui en même temps fait le charme du jeu, puisqu'il faut faire des efforts pour comprendre comment fonctionne la galaxie, les ficelles de son métier, et l'utilisation du matos qu'on achète. Les développeurs devront juste faire attention à trouver un bon équilibre pour que la frustration reste fun.
Hyperdrive et bout d'ficelles
L'immersion aide aussi à scotcher le joueur, même sans casque virtuel. Elite Dangerous est beau, bien pensé, avec ce mélange de technologie hyper avancée et d'univers un peu Far West sans foi ni loi où il faut se débrouiller tout seul. Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi, par exemple, les sauts d'un système à l'autre tentent à chaque fois de vous précipiter dans le premier soleil venu ? Il y a un côté terriblement humain dans la manière dont tout ces éléments SF sont (mal) foutus. La moitié de la galaxie est parcourue par des milliards d'être intelligents, qui s'affrontent aussi pour imposer leur fédération ou leur empire, ou leur mode de vie. Mais ça reste un univers immense et grandement inconnu où l'aventure à sa place. Où l'on peut devenir quelqu'un. On s'ennuierait, sinon ! Sous bien des aspects, le background d'Elite Dangerous peut sembler classique, voire peu original, mais il s'en dégage pourtant un charme qui s'annonce comme une des grandes forces de titre à venir.
ON L'ATTEND... PASSIONNEMENT
Alors oui, on se sent plutôt bien quand on s'enfonce dans le fauteuil de son petit Sidewinder au rabais et que le hud s'allume autour de soi pour afficher des menus totalement low-tech encore moins pratiques qu'un GPS actuel. On s'attend presque à donner des coups de poing au tableau de bord pour lancer le moteur qui cafouille. Le seul truc qui m'ennuie, c'est le body awareness qui représente le pilote bien calé dans sa combinaison en cuir moulant. Moddez-moi ça, par pitié. Moi, je veux me voir comme dans la vraie vie devant mon PC : en calbut, avec un pied posé sur le scanner de planètes, une bière à la main et me grattant l'entrejambe de l'autre en attendant que le saut hyperspatial se termine. Enfin, au moins, c'est comme ça que vous m'imaginerez maintenant si vous me croisez en jeu, c'est déjà ça.